Commandant Sunie Tersola
Mon verbe est devoir. Je l’accorde à toutes les personnes, et en tout temps.
On lui crédite autant de victoires que d’imprudences, autant de dévotion que d’indiscipline : le commandant Tersola s’est acoquinée avec la gloire en la tutoyant du haut de son griffon.
Mais la guerre est une maîtresse cruelle, qui pour la caresse d’une médaille invoque le souvenir glaçant de cent compagnons perdus au combat. Après une campagne qui lui valut honneurs et cicatrices, Sunie quadrille les montagnes séparant le royaume des régions désolées, l’Homme et la Bête.
Stupeur alors quand la Bête s’est glissée entre les patrouilles, et menace sa citadelle de Norrasq : un dragon alnorrien, dont le corps encore tiède est une graine qui germera demain en bouquets de sang.
Accusée d’avoir violé l’interdiction de décoller édictée par son supérieur, plantée comme une épine dans le flanc des conspirateurs, Sunie risque davantage que ses galons : son coup de rapière a réveillé des forces impatientes de se déchaîner sur le pays.